LE CLAUSTRUM
Une Exploration des Phénomènes Claustrophobiques
par Donald Meltzer,
suivi d'un essai de Meg Harris Williams 'L'équivoque chez Macbeth, l'ambiguïté chez Shakespeare"
4ème de couverture
Donald Meltzer étudie dans Le Claustruml'identification projective telle qu'elle se manifeste dans le cabinet de consultation, puis il extrapole pour la considérer comme un phénomène psychique capital dans le développement de la personnalité et dans l'évolution de la société. Explorant en particulier le versant claustrophobique des processus projectifs, l'auteur retrace ici brillamment l'influence que ce concept a exercée sur sa propre pratique d'analyste.
Après ses études de médecine à l'Université de New York et sa spécialisation en psychiatrie adulte et enfant, Donald Meltzer s'installe à Londres en 1954 pour achever sa formation de psychanalyste sous l'égide de Melanie Klein. Travaillant en étroite collaboration avec Wilfred Bion, Roger Money-Kyrle, Esther Bick et Martha Harris son épouse, il va enseigner à la Tavistock Clinic pendant plus de vingt années et à l'Institut de Psychanalyse ; il donne encore aujourd'hui de nombreuses lectures et conférences à travers le monde.
Dans le courant psychanalytique post-kleinien, l'oeuvre littéraire de Donald Meltzer est considérable ; elle reflète une pensée originale, riche et constructive, qui contribue de manière inestimable au développement de la théorie et de la technique psychanalytiques :
Le Processus Psychanalytique (1967), Les Structures Sexuelles de la Vie Psychique (1972), Explorations dans le Monde de l'Autisme (1975), Le Développement Kleinien (1978), La Comprensione della Bellezza e altri Saggi di Psicoanalisi (1981), Le Monde Vivant du Rêve (1984), Studies in Extended Metapsychology (1986), The Apprehension of Beauty (1988), Sincerity and Other Works : collected papers of Donald Meltzer 1955-1989 (1994).
Traduction : David Alcorn
Introduction à l'édition française : Jean Bégoin
224 pages 16 x 24 cm 22,20 Euros
ISBN 2-912186-24-9
Illustration de couverture : Le Jardin des Délices de Jérôme Bosch (volet droit du triptyque Musée du Prado, Madrid)
Introduction à l'édition française de Jean Bégoin
Première Partie
Deuxième Partie
Troisième Partie
'L'équivoque chez Macbeth, l'ambiguïté chez Shakespeare' par Meg Harris Williams
Bibliographie : Les références bibliographiques sont attachées à chaque chapitre
Introduction à l'édition française
Jean Bégoin
C'est un très grand plaisir pour le traducteur et le préfacier des deux premiers livres de Donald Meltzer de présenter l'excellente traduction de son dernier ouvrage par David Alcorn, qui le traduit oralement au Gerpen depuis de longues années et connaît donc très bien sa pensée. Le Claustrum n'est pas tout à fait la dernière publication des oeuvres de Meltzer, puisque Sincerity and others Works a été édité en 1994 par Alberto Hahn chez Karnac Books. Mais ce dernier livre rassemble un grand nombre d'articles antérieurs écrits par Meltzer entre 1955 et 1989, et Le Claustrum, publié en 1992, est donc bien sa dernière oeuvre actuelle. Ce livre, le quinzième de la collection "The Roland Harris Trust Library", se présente de façon spéciale dans l'oeuvre de Meltzer, car c'est une sorte de "Second Thoughts", à la Bion, écrit par rapport à l'ensemble de ses travaux antérieurs dont il cite certains, parfois très longuement ou même in extenso. Il offre donc l'intérêt majeur de présenter une sorte de panorama général de toute une vie consacrée à la recherche psychanalytique, de la part d'un auteur particulièrement fécond et original, et qui nous offre une exceptionnelle appréciation rétrospective de son oeuvre.
Cette revue de ses recherches antérieures, par l'auteur lui-même, a avant tout la particularité d'être centrée sur un problème bien spécifique, et dont on peut penser qu'il lui tient tout spécialement à coeur : celui de l'utilisation d'abord dite massive, ou excessive, et finalement intrusive, de l'identification projective telle que Melanie Klein en avait donné la définition, c'est-à-dire dans ses aspects pathologiques. Le Claustrum devient ainsi un véritable traité de psychopathologie générale. Il semble bien que, dans cet ouvrage, Donald Meltzer ait cherché à prendre sur ses propres travaux un recul suffisant pour situer son oeuvre par rapport à celles de Melanie Klein et de Wilfred Bion, qui en sont venus à constituer pour lui une sorte de bon "objet combiné", pour utiliser son propre concept, source centrale de son inspiration.
Comme on le sait, Melanie Klein avait introduit en 1946 le concept d'identification projective en tant que "mécanisme schizoïde". Meltzer montre dans ce livre comment il a enrichi et précisé ce concept grâce à sa découverte que ce mécanisme dit schizoïde peut être utilisé non seulement par rapport aux objets externes, mais aussi par rapport aux objets internes, donc déjà intériorisés. Il montre comment cette identification aux objets internes devient dès lors une modalité du fonctionnement psychique qui peut présenter une stabilité telle qu'elle peut constituer la structure essentielle des états dits "pseudo-matures", ou borderline ou même psychotiques. Cette organisation du fonctionnement psychique par l'identification projective dite intrusive bloque, en effet, plus ou moins massivement le développement du self, qui reste littéralement emprisonné dans ce que Meltzer nomme un "claustrum" en raison des angoisses claustrophobiques qui accompagnent inévitablement ce mode de fonctionnement.
La première description de l'identification projective avec les objets internes a été réalisée par Meltzer dans son article 'La relation de la masturbation anale avec l'identification projective', écrit en 1965, donc, comme il tient à le souligner, "avant que la théorie de Bion sur la pensée et sur les groupes n'ait diffusé dans la pratique clinique au début des années 70". C'est sans doute l'importance et l'originalité de cette découverte de Meltzer qui fait qu'il nous déclare dans ce livre qu'il considère, avec le recul d'une trentaine d'années, qu'"il a souvent pensé que c'était le meilleur et le plus intéressant article qu'il n'ait jamais écrit". Celui-ci ajoutait, en effet, une dimension nouvelle à la description originale de Melanie Klein, dont l'article de 1955 sur l'identification, à propos du roman de Julien Green Si J'étais Vous, avait laissé Meltzer insatisfait car, nous dit-il, elle continuait dans cet article à traiter l'identification projective d'une part comme un mécanisme psychotique et d'autre part comme étant à l'oeuvre essentiellement à l'égard des objets externes.
Ce sont donc les raisons pour lesquelles il reproduit in extenso son ancien article sur la masturbation anale au début du Claustrum. En fait, je me souviens tout à fait clairement que c'est James Gammil qui a attiré l'attention de Meltzer sur cet article lorsque je préparais, avec Florence Guignard, la traduction de Sexual States of Mind. James Gammil a souligné l'intérêt de l'article et a insisté auprès de Meltzer pour qu'il soit ajouté dans la traduction de son livre, publié en 1977 en français sous le titre Les Structures Sexuelles de la Vie Psychique. Quoiqu'il en soit, on peut certainement dire que la description par Meltzer de l'emprisonnement du self dans le claustrum de l'identification intrusive à l'intérieur de l'un ou l'autre des trois compartiments de l'objet interne maternel (sein-tête, vagin ou rectum), constitue la première compréhension psychanalytique de l'aliénation, au sens propre du terme.
L'économie de la souffrance psychiqueC'est sa pratique auprès de patients psychotiques qui avait convaincu Meltzer que "le caractère impérieux de l'acte masturbatoire et souvent sa force compulsive provenaient de sa capacité à engendrer l'omnipotence". Mais il cite alors, également in extenso, le chapitre sur 'Le tri des confusions géographiques' extrait de son livre sur Le Processus Psychanalytique (1967), pour montrer que cette omnipotence doit être resituée dans le cadre de la lutte contre la douleur psychique, lutte dont Bion venait de souligner le rôle décisif dans la genèse de la pensée. En effet, Meltzer décrit dans ce chapitre ce qu'il nomme dans le transfert toilet breast ("sein-toilettes"), comme étant l'objet interne dont l'établissement dans le fonctionnement psychique est absolument nécessaire pour "rendre tolérable le sentiment d'identité infantile", c'est-à-dire le sentiment de l'enfant d'avoir son identité distincte et séparée de celle de l'objet primaire. Un tel objet interne est, en effet, souvent représenté dans les rêves des analysants par des W.C. ou une salle de bains, car c'est un "objet partiel" (car clivé du feeding-breast, "sein-nourricier") dans lequel le self peut temporairement évacuer l'excès intolérable de la souffrance psychique, de façon à permettre à la psyché de survivre.
Meltzer nous précise qu'à l'époque de cette description originale, il supervisait déjà beaucoup de traitements d'enfants autistes, qui feront plus tard l'objet du livre Explorations dans le Monde de l'Autisme (1975). Ce sont ces enfants autistes qui ont démontré à Meltzer que l'objet interne doit être intériorisé comme possédant des capacités suffisantes de recevoir, de contenir et de transformer les angoisses de la "dépression primaire", comme la nommera Frances Tustin, qui sinon menacent la possibilité même de la naissance et de la continuité de la vie psychique. L'utilisation du "sein-toilettes" est évidemment une défense omnipotente de type projectif, et elle constitue en tant que telle la partie centrale des défenses maniaques. Celles-ci sont toujours restées très suspectes chez les analystes kleiniens et post-kleiniens, comme on peut le voir dans le livre de Meltzer, et non sans raison car, si ces défenses sont trop massives, avec la dépression elles évacuent aussi la réalité psychique elle-même, jetant littéralement le bébé avec l'eau du bain et ne permettant pas l'intégration. Mais Melanie Klein avait aussi indiqué que si elles ne sont pas trop massives et restent temporaires, c'est-à-dire liées à la confrontation avec des situations temporairement intolérables, les défenses maniaques font partie des mécanismes normaux de la croissance psychique, au point que Melanie Klein avait même décrit tout d'abord une "position maniaque", qu'elle a ensuite abandonnée.
Ces défenses s'avèrent, en effet, nécessaires pour protéger le self contre des sentiments dépressifs excessifs qui sinon pourraient entraver tout développement, comme on le voit chez les enfants autistes. J'ai émis l'idée que les défenses maniaques sont sutout basées sur des identifications masculines (au père, externe ou interne, ou au père interne de la mère) et que celles-ci sont nécessaires à la constitution et à la protection d'un espace mental qui puisse servir à l'élaboration progressive des affects dépressifs. Ces derniers sont souvent contenus dans d'autres secteurs de la personnalité, en général dans les identifications féminines (à la mère, externe ou interne, ou à la mère interne du père). C'est ainsi que la bisexualité psychique est très tôt impliquée, par le jeu des identifications primaires, dans la lutte contre la souffrance psychique. Et c'est pourquoi la masturbation réelle et surtout fanstasmatique est amenée à jouer un si grand rôle dans les troubles névrotiques et psychotiques de la personnalité.
Narcissisme et croissance psychiqueFreud avait souligné le caractère énigmatique de la douleur psychique du deuil. Il l'avait cependant élucidé en partie en établissant le caractère narcissique de l'identification à l'objet perdu, dans le deuil. La nature de ce caractère narcissique n'a commencé à être comprise qu'avec la description de l'identification projective (Klein), puis celle de l'identification adhésive (Esther Bick), les deux formes connues d'identification narcissique. Mais cette catégorie d'identification (narcissique) est restée liée à des états psychopathologiques et opposée à l'identification introjective, seule témoin d'une véritable croissance psychique. Il existe donc une très forte tendance, pour ne pas dire une quasi unanimité, pour n'en voir que les aspects pathologiques, en dépit du renversement opéré par Bion lorsqu'il fait état des aspects "normaux" de l'identification projective.
C'est le cas de Meltzer dans ce livre, qui décrit en quelque sorte toute la pathologie du narcissisme. Certaines de ses descriptions font penser au portrait de l'"anti-analysant" brossé par Joyce McDougall, ou encore à certains des portraits les plus acérés des Caractères de La Bruyère. Ce sont des descriptions très impressionnantes, qui laissent une impression de profond pessimisme et de malaise. On ne peut, en effet, les aborder et tenter de les comprendre sans garder présentes à l'esprit les raisons profondes de défenses aussi rigides et négatives : essentiellement, la défense contre un noyau de terreur, le "nameless dread" de Bion, que Meltzer avait pourtant déjà évoqué dans Les Structures Sexuelles de la Vie Psychique comme une forme d'angoisse paranoïde extrême, "intolérable par sa qualité propre et devant être différenciée des autres formes de persécution qui deviennent intolérables par leur intensité". Les travaux ultérieurs de Meltzer et de Tustin ont montré que cette terreur est fondamentalement la peur d'une annihilation du sentiment d'exister lui-même, du "going on being" de Winnicott. Cette terreur est donc celle du "trou noir" de la dépression primaire et de la chute dans le néant (Jean-Paul Sartre, L'Etre et le Néant). Elle est liée à la perte ou la menace de la perte des fonctions qui doivent être accomplies pour le bébé par l'objet que je nomme "l'objet narcissique primaire" et qui sont les fonctions décrites par Bion de recevoir, de contenir et de détoxiquer l'excès intolérable de la souffrance psychique.
En fait, lorsque nous commençons à parler non seulement du développement mais aussi des conditions de la genèse des fonctions psychiques, nous entrons dans la période moderne de l'évolution de la théorie analytique. Cette période a certainement été inaugurée par Bion lorsque, dans Aux Sources de l'Expérience (1962), il a présenté la première théorie psychanalytique de la naissance de la pensée, basée sur ces fonctions de l'objet narcissique primaire. L'idée révolutionnaire de Bion fut que le "mécanisme" utilisé pour le développement de la capacité de penser était une forme "normale" d'identification projective, base de la communication primitive mère-enfant. Mais c'était aussi redonner à l'environnement et à la réalité extérieure un rôle qui était devenu tabou depuis l'abandon par Freud de sa première théorie de la séduction au profit de celle du fantasme inconscient. C'était aussi la première description théorique du concept clinique de "mère suffisamment bonne" de Winnicott, ce pionnier des interactions précoces. La fonction narcissique primaire de recevoir, de contenir et de transformer l'excès de souffrance psychique est précisément celle dont les enfants autistes se sont sentis privés. Cela constitue le traumatisme le plus fondamental, il peut laisser au fond de l'être un "défaut fondamental" comme l'avait nommé Michael Balint. Toutes ces observations démontrent que la vie psychique ne va pas de soi : pour être, elle doit être créée, et elle ne peut l'être qu'au sein d'une relation qui possède des caractères très particuliers, une relation de croissance psychique que l'on peut nommer "narcissique" car elle est fondatrice du "narcissisme normal" en tant qu'investissement de Soi assurant le sentiment d'être. Ce sont les échecs de cet accomplissement qui fabriquent les habitants du claustrum décrits par Meltzer dans ce livre.
La vie psychique et le sentiment esthétiqueComme Meltzer le rappelle dans ce livre, un peu trop brièvement à mon avis, les habitants du claustrum ont aussi été privés d'un autre accomplissement conjoint au précédent, celui d'une élaboration suffisamment satisfaisante de leur "conflit esthétique". J'ai entendu Donald Meltzer exposer pour la première fois en public ce nouveau concept à Paris, dans une réunion historique du gerpen de mars 1986. Comme beaucoup de ceux qui l'ont entendu ce jour-là, je garde en effet le souvenir d'avoir assisté à un moment historique, aussi intense que celui de la première communication de Bion sur la pensée au Congrès International d'Édimbourg.
Le "conflit esthétique" décrit par Meltzer en tant que conflit psychique de base n'est plus un conflit inné entre deux instincts opposés, un instinct de vie et un instinct de mort, mais un conflit lié à la seule mise en oeuvre des pulsions libidinales et épistémophiliques (liens affectifs et cognitifs) envers la mère, face aux réponses et aux non-réponses de celle-ci. Meltzer le définit "en termes de l'impact esthétique de la beauté de l'extérieur de la mère accessible aux sens, et de l'intérieur énigmatique qui doit être construit par l'imagination créatrice" (L'Appréhension de la Beauté, 1988). Dans cette nouvelle perspective, l'accent est enfin mis sur la primauté de l'amour avec son corrolaire : "le conflit esthétique et la position dépressive deviennent primaires dans le développement et la position schizo-paranoïde secondaire". Cette dernière apparaît maintenant comme défensive contre les douleurs et en fait les échecs de la position dépressive car celle-ci témoigne, à mon sens, du développement de la capacité de surmonter les sentiments dépressifs de perte du lien narcissique primaire, en fait d'éviter le danger d'être submergé par la dépression primaire. Or, la condition de cette réussite n'est-elle pas la confiance dans l'amour de l'objet, comme y a insisté par exemple Erik Erikson, que cite parfois Meltzer. Seule cette confiance peut permettre au bébé de ne pas craindre de perdre prématurément le lien narcissique primaire dont il aura encore très longtemps besoin comme étayage, à tous les stades de son évolution, certes de moins en moins massivement. En ce sens, je pense que la position dépressive décrite par Melanie Klein correspond plutôt qu'à la perte catastrophique de l'objet, à la découverte esthétiquement investie de l'objet qui permet en même temps la découverte et l'investissement de Soi. C'est en fait la naissance et la reconnaissance de l'altérité : reconnaître l'existence et la place de l'Autre, un accomplissement qui doit être réalisé très tôt, sinon le sujet tombe fatalement dans le piège infernal que décrit si bien Meltzer de l'enfermement dans le claustrum des interactions et des identifications pathologiques.
Meg Harris Williams en donne, en annexe au texte de Meltzer, une illustration saisissante en commentaire de la tragédie de Shakespeare, Macbeth. L'objet esthétique décrit par Meltzer est explicitement un objet énigmatique. Je pense néanmoins qu'il est nécessaire de différencier énigme et mystère. Jean Laplanche a lui aussi développé récemment l'idée que la première relation à la mère donc, en fait, la première relation à la vie serait essentiellement "énigmatique". A mon avis, une énigme, comme typiquement celle du Sphynx, est toujours très persécutrice car elle implique une énorme terreur latente face à une menace de mort psychique, dont l'analyse montre qu'elle est toujours provoquée par d'intolérables sentiments de dépression risquant d'envahir et de détruire la psyché. Le concept de mystère implique plutôt, quant à lui, un profond respect, pouvant même prendre une forme religieuse, pour des sujets insuffisamment connus et qui, pour cela, peuvent être redoutés (l'angoisse de l'inconnu), mais qui demeurent malgré tout admirés et respectés à cause de leur très grande valeur psychique, tels les mystères de la vie et de la mort et, tout particulièrement le mystère de la création de la vie, qui est aussi celui de la création de la vie psychique. Si la position schizo-paranoïde est seulement secondaire et non pas primaire dans le développement, comme le propose Meltzer, cela implique que le premier objet doive être investi comme plus mystérieux qu'énigmatique pour être introjecté comme un objet "suffisamment bon". Meg Harris Williams illustre très bien cette problématique dans le très beau texte qui sert de conclusion littéraire et poétique au livre de Meltzer.
Jean Bégoin Paris, février 1999